Spirale : Ephémères, de Marie-Noëlle Fattal

Article : Spirale : Ephémères, de Marie-Noëlle Fattal
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28 décembre 2020

Spirale : Ephémères, de Marie-Noëlle Fattal

Tu as honte de ne plus pouvoir aller au restaurant, de ne pas pouvoir inviter les autres, d’être dans la position du receveur ou du demandeur seulement, alors que tu as envie de donner.

Même le pain commence à couter, le petit pain blanc aux noix est passé à 3000 LL chez Paul, le cappuccino à 12 000/13 000 ; à emporter à 10 000LL. Un truc de fous. On ne peut même plus avoir le plaisir d’aller au café. Au café, je demanderais de l’eau. Dans l’exposition de Marie-Noëlle Fattal, il n’y avait pas de cafés ; il y avait la vie sans les cafés ; pour moi, ils sont partie prenante du plaisir du quotidien. Ce doit être mes habitudes parisiennes, ma culture parisienne.

Vers le ciel, vers le soleil, vers l’autre

Dans l’expo « Ephémères » de Marie No, qui n’a en fait rien d’éphémère, puisque ce sont les gestes du quotidien qu’elle relate, il y a les hommes et les femmes chez eux, mais toujours en extérieur, sur une terrasse, à la fenêtre, sur un balcon ; ce que j’aime. Tournés vers le ciel, vers le soleil, vers l’autre. Et puis il y a ces belles portes qui invitent au rêve, à  l’inconnu. Comme un mouvement en spirale, une montée, une invitation à s’engager dans ce mouvement derrière la porte, sous la lumière douce d’une fin d’après-midi peut-être.

Une lumière rosée, une porte rosée, iris, couleur iris. Ma couleur favorite. Quelque chose de romanesque qui ne saute pas aux yeux d’emblée dans Beyrouth. Marie-Noëlle Fattal regarde derrière ce qui saute aux yeux ; Marie No peint avec ses yeux : du vert, du rose, une touche par ci, une touche par là. Marie No n’apporte pas des preuves, elle apporte des traces. C’est cela la poésie et c’est peut-être pour ça qu’elle a appelé son expo « Ephémères ». « Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver ». (René Char)

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